La Ville de Seraing a organisé jeudi, pour la troisième année consécutive, une journée de stage pratique d’exhumation dans un de ses cimetières pour des fossoyeurs en formation. Si l’échevine de l’Etat Civil, Sabine Roberty, a toujours eu pour objectif de promouvoir cette fonction si spécifique, elle a récemment eu l’idée de la mutualiser entre les différentes communes afin de ne pas faire appel au secteur privé.
Voilà bien des années que la Ville de Seraing démontre sa volonté de transformer ses cimetières en des lieux beaucoup plus chaleureux mais surtout plus propices aux recueillements et respectueux de la mémoire des défunts. C’est dans ce but qu’elle a d’ailleurs créé il y a maintenant quatre ans un service qui s’occupe essentiellement de la gestion des sépultures et des infrastructures des cimetières. Grâce à cette mesure, de nombreuses sépultures ont déjà été affichées et reprises laissant ainsi place à la concrétisation d’espaces paysagers, de nouvelles zones d’inhumations, ou encore à la création de jardins cinéraires. Toutefois, pour transférer les corps inhumés ou les cendres des défunts vers l’ossuaire communal (ou l’espace mémoriel), les autorités de la Ville ont bien évidemment besoin de fossoyeurs. Sabine Roberty l’a d’ailleurs bien compris puisque l’échevine de l’Etat Civil, au nom du bourgmestre et du collège sérésien, compte bien encore longtemps promouvoir cette fonction souvent oubliée et pourtant essentielle.
Pleinement consciente de l’importance de ce rôle, la Ville a maintenu ce métier spécifique en tentant de le développer notamment par le bais de modules de formation initiés par Xavier Deflorenne, expert Cimetières de la Région wallonne. Plusieurs partenaires publics, dont le SPW, le CRF, l’IFAPME, le CVDC et l’EPA de Liège, ont mis en place six modules de formation (1.Gestion des cimetières et du patrimoine funéraire ; 2.Entretien des monuments funéraires ; 3.Gestion relationnelle ; 4.Ergonomie ; 5.Exhumation ; 6.Entretien de monuments funéraires) au terme desquels les compétences du métier de fossoyeur peuvent être validées par le centre de compétences EPS de Huy/Waremme/Saint-Georges ou par le Conseil régional de la Formation. Bien que les Sérésiens sont d’ores et déjà des « ouvriers qualifiés fossoyeurs », ils ont tous suivi l’ensemble de la formation qui leur permet durant, le cinquième module, de se rendre dans différentes communes de Wallonie pour procéder à une journée pratique d’exhumation.
« Ce principe est doublement bénéfique puisque la commune qui reçoit les stagiaires obtient une main d’œuvre importante durant une journée et que les apprenants ont surtout l’occasion d’être confrontés à la réalité du terrain tout en se formant de manière concrète », souligne l’échevine sérésienne de l’Etat Civil. « La Ville a déjà ouvert à deux reprises (en 2017 et 2018) ses portes aux stagiaires de Xavier Deflorenne. Au travers de ces deux expériences, nous avons pu constater que les différents acteurs ont eu l’occasion d’échanger sur leurs expériences respectives mais que le fait de les rassembler les motive fortement. » Des raisons qui ont incité la Ville de Seraing à réitérer l’expérience durant la journée de ce 14 mars au sein du cimetière de la Bergerie.
Mais ce n’est pas tout puisque Sabine Roberty a également mené une véritable réflexion concernant le métier de fossoyeurs. Comme le nombre de places dans les cimetières devient de plus en plus limité et que le nombre de fossoyeurs reste toujours identique, l’échevine de l’Etat Civil de Seraing a eu une idée novatrice et solidaire qui a déjà trouvé un écho positif l’an dernier avec la commune de Visé. Suite à de nombreuses réunions menées avec l’expert Cimetières de la Région wallonne, Sabine Roberty a la volonté de mettre en place une mutualisation de la fonction de fossoyeur entre les différentes communes par le biais d’une convention. En d’autres termes, des journées d’exhumation seraient organisées de manière systématique et annuelle dans le but d’aider au mieux les communes. Les fossoyeurs employés dans les différentes communes partenaires iraient aider ceux de la commune qui procèdent aux exhumations et vice versa. Un projet tout à fait novateur et solidaire que Xavier Deflorenne soutient et qu’il a présenté à la ministre des Pouvoirs Locaux, du Logement et des Infrastructures Sportives, Valérie De Bue.